Au début des années 80, de nombreux auteurs annonçaient que la répartition
spatiale des emplois et des activités allait être bouleversée par la rapide et spectaculaire
diffusion des technologies de l'information et de la communication (TIC). En réaction,
d'autres auteurs ont soutenu que la nécessité de relations de face à face n'était pas
profondément modifiée par l'usage des TIC et qu'en conséquence, il ne fallait pas
s'attendre à des changements importants des schémas antérieurs de localisation. L'article revient sur cette question à partir de l'exemple d'activités complexes et intenses en échange d'informations et de connaissances, les activités de recherche et d'innovation. Il commence par examiner l'argumentation présentée dans la littérature économique sur le phénomène des spillovers géographiques, à savoir que l'importance des connaissances tacites dans les processus de recherche limite les possibilités de la coordination à distance, contrainte qui n'est pas fondamentalement modifiée par l'usage des TIC.
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